pour la guérison de la nature car lorsqu’il fonctionne correctement, tous les êtres vivants ont ce qu’il leur faut «
Sepp Holzer .
La gestion des eaux de ruissellement, issues de l’effet de la pluviométrie sur le sol, permettant la répartition et l’infiltration de ses écoulements dans le sol et régénérant ainsi les paysages s’avère indispensable à toute conception de lieux à la campagne ou en ville: c’est ce qu’on appelle aujourd’hui l’hydrologie régénérative.
la gestion des eaux de ruissellement est un élément moteur autour duquel s’agence un design.
l’intérêt de cette démarche constitue un enjeu majeur face au conséquences climatiques en cours et à la restauration des cycles de l’eau.
Par des pratiques agricoles non érosives ou asséchantes, utilisant la pente comme un atout et étudiant les parcours et flux des eaux de ruissellement, la permaculture propose des pratiques régénératrices des sols, de l’environnement et de leurs utilisateurs en régulant et ralentissant les mécanismes de ruissellement afin d’infiltrer d’avantage d’eau dans les sols, conserver cette réserve et permettre de réalimenter les nappes.
Ces techniques de plus en plus connues et expérimentées dans le monde ont de nombreux retours d’expérience à impact positif, comme refleurir des parties désertiques et désertées, réalimenter des sources et réseaux taris de grands bassins versants ou encore de permettre de perpétuer et conserver les paysages existants.
Ainsi, les techniques et ouvrages issus du génie permacole développé depuis de nombreuses années pourraient améliorer nos conditions de vie et amortir l’accélération et la modification des cycles de l’eau.
Ces démarches s’adressent à tout le monde: particuliers, collectivités, agriculteurs.
Nous pouvons ensemble et de concert régénérer nos paysages:
Gestion et infiltration des eaux de ruissellement, régénération des sols et récolte de pluie:
Présentation:
Ce qui va suivre est destiné à vulgariser et rendre disponible en peu de temps un panel de techniques et stratégies développées par les acteurs mondiaux de l’univers de la permaculture dans le domaine de l’eau.
Pour les plus connus: Geoff Lawton, Sepp holzer, P.A.Yeomans, Brad Lancaster.
Le développement de ces stratégies commence à s’implanter un peu partout dans le monde a petite et grande échelle.
Il repose sur 8 grands principes qui seront développés plus tard.
Ce développement est long car il s’appuie sur les biorythmes de nos écosystèmes naturels, ses cycles et temporalité.
Cependant la mise en place de ces ouvrages nécessite peu de temps et permet une installation à long terme contribuant a la régénération des écosystèmes à toute échelle.
Les applications sont nombreuses: petite propriété, ferme, verger, bassin versant, région.
Principe: la récolte des eaux de pluies, concept développé par Brad Lancaster (Harvesting rainwater) durant les 20 dernières années, s’appuie sur un savoir faire éprouvé dans de nombreux endroits et contextes géographiques du monde.
Ce concept repose sur l’observation des mécanismes naturels et propose des solutions simples, peu couteuses et efficaces afin d’améliorer et résoudre les problématiques d’infiltration, de rétention, de gestion et répartition des écoulements des eaux de pluie ainsi que la création de bassins ou mares.
Contexte:
Aujourd’hui il est évident que le contexte climatique est en déséquilibre.
Le cycle de l’eau est perturbé, très accéléré, l’évaporation naturelle favorisée par moins d’infiltration dans les sols. Les réseau hydrologiques de surface (rivières) sont souvent saturés alors même que les sécheresses sont de plus en plus fréquentes et que ces mêmes réseaux hydrologiques perdent leurs lits.
L’eau s’infiltre de moins en moins profondément dans le sol, affaiblissant son pouvoir de rétention, sa réserve utile à la croissance des plantes et amenuisant petit à petit la filtration de l’eau et son stockage sous terrain.
Objectif:
Favoriser, par des moyens simples, l’infiltration de l’eau dans le sol, irriguer et répartir l’eau sur les coteaux asséchant, régénérer les sols, favoriser l’implantation de massifs , de potagers, de cultures ou de vergers et jardins forets et rompre avec la dynamique de changement du cycle de l’eau.
Méthodes et principes:
il existe aujourd’hui de nombreuses possibilités d’ouvrages simples et peu couteux permettant de favoriser l’infiltration de l’eau dans le sol.
L’application de ces ouvrages repose sur 8 principes développés par Brad Lancaster:
1-observation longue et minutieuse ( impliquant une étude de site)
2-toujours commencer par le haut et utiliser la pente ( gravité)
3- travailler à petite échelle et multiplier les ouvrages
4- infiltrer, ralentir et répartir les écoulements (augmenter la distance et le temps de trajet des écoulements, déployer les systèmes d’écoulement afin de réduire l’érosion)
5-toujours créer des stratégies de débordement des ouvrages et envisager tout excès comme une ressource
6-favoriser la couverture végétale (vivante et Matière Organique) pour rendre le sol spongieux.
7-optimiser les interaction bénéfiques (superposition des ouvrages d’infiltration)
8- boucle de rétroaction , réévaluation des systèmes mis en place et correction (observation)
La conception sur courbes de niveau:
Les ouvrages de gestion des eaux de ruissellement:
Un des ouvrages les plus connu est la baissière, cependant existe de nombreux types d’ouvrages permettant de ralentir et répartir les eaux de ruissellement dans le paysage . ces ouvrages sont choisis selon le contexte, le besoin, le type d’utilisation, la texture et structure du sol, le relief et les pentes .
La relation sol/plantes/eau:
lorsqu’on crée un ouvrage, quel qu’il soit, il est toujours accompagné par du végétal et notamment des arbres qui permettent de « fixer » et connecter l’ouvrage avec le vivant et de créer un maximum d’interconnections avec le paysage. On associe en général les dynamiques de l’agroécologie au concept d’hydrologie régénérative afin de créer des paysages robustes .
Le keyline design ou conception sur ligne clé:
Le principe repose sur l’observation du paysage, de son relief et sa compréhension des mécanismes naturels de ruissellement des eaux de pluie. Le keyline design permet de répartir les eaux de ruissellement de manière homogène dans le paysage et est adapté aux systèmes agricoles.
Chaque relief présente un point d’inflexion situé là ou la pente passe du concave au convexe, créant un point bas , ou les eaux de ruissellement se concentrent.
C’est aussi souvent un endroit ou on peut constater un changement de sol, une résurgence, une zone humide, un amas de sédiments…
Ce point est appelé point clé ou keypoint.
De ce point, une courbe de niveau sera tracé de part et d’autre afin de former la ligne clé (keyline) permettant ensuite de créer un nouveau schéma de conception d’ouvrage de récolte des eaux de pluies.
Plusieurs points clés peuvent être décelés sur un même lieu permettant de créer une « mosaique » de réseau hydrologiques de surface permettant une bonne infiltration dans le sol.
l’image ci dessus représente la concentration des écoulements d’eau dans une vallée secondaire, l’eau s’écoulant perpendiculairement aux courbes de niveau.
exemple graphique de Keyline design représenté ci dessus.
Le point clé est déterminé selon les inflexions de pente en sortie de courbe concave.il détermine le point de départ de la ligne clé. le keyline Design est une succession de parallèles à la ligne clé (Keyline) orientant les écoulements d’eau presque parallèlement aux courbes de niveau et redistribuant cette eau dans le relief.
Détermination du point clé:
Pour mettre en évidence le point clé, il faut observer, dans un un relief, et plus particulièrement dans une vallée ou talweg de ce relief, le point d’inflexion ou se rencontren les courbes convexe et concaves.
C’est dans la courbe concave, à un endroit ou les sédiments se déposent un peu aprés ce point d’inflexion que se trouve le point clé.
De ce point on déduira la ligne clé, base fondatrice du Keyline Design.